Choisir ses chaussures

«PAS BESOIN DES CHAUSSURES DE ZLATAN»

Au football, le choix des chaussures influe directement sur les risques de blessure. Être bien cramponné est donc primordial afin d’éviter les différentes lésions. David Leurion, podologue spécialisé dans le milieu du sport, a accepté de répondre à nos questions. Il en profite pour casser certaines idées reçues.

Comment bien choisir sa paire de chaussures de football ?

C’est surtout le type de pelouse qui va déterminer le choix des chaussures. Si le terrain est plus ou moins gras, on va favoriser des crampons vissés. Pour les terrains en synthétique, on n’a plus vraiment le choix, on est obligé de prendre des moulés. L’autre caractéristique à prendre en compte c’est le poste du joueur. Un attaquant n’aura pas les mêmes besoins qu’un défenseur.  

Le choix des chaussures a-t-il réellement un impact sur la performance sur le terrain ?

Oui et non. Cela dépend de notre mouvement. Si on est plutôt un joueur offensif ou défensif, selon les rotations, les crampons vont permettre d’accrocher mieux au sol. A partir de là, plus on contrôle ses appuis, mieux on contrôle le ballon. En revanche, ce n’est pas ça qui va faire courir plus vite ou taper plus fort dans le ballon. Indirectement, la paire de chaussures influe sur la performance.  

Une chaussure plus chère est-elle forcément synonyme de meilleure qualité ?

Non. Absolument pas. Ce n’est pas la chaussure en elle-même qu’il faut voir mais la stabilité qu’elle offre, la manière dont elle est construite en règle générale. Il est nécessaire de se demander si la semelle est complètement rigide. C’est ce genre de détails qu’il faut prendre en compte et qui va permettre au joueur de savoir si la chaussure est faite pour lui et non pas le prix qu’elle coûte. En revanche, il est évident qu’une chaussure à bas prix est de qualité moindre.  

Quelles précautions faut-il prendre afin d’éviter les ampoules ?

Il faut distinguer deux choses : la préparation de la chaussure et celle du pied. Préparer sa chaussure, c’est l’élargir avant de jouer notamment aux endroits où l’on a l’habitude d’avoir des cloques. On peut, par exemple, la porter à la maison afin de la détendre un peu. Deuxième solution : travailler sur son pied, c’est-à-dire le protéger en mettant des straps aux endroits où ça a l’habitude de frotter. On peut également préparer sa peau en appliquant des crèmes anti-frottements spécifiques pour prévenir les ampoules éventuelles. Ces crèmes sont à utiliser en période creuse d’avant-saison car c’est à ce moment-là que la peau se déshabitue aux frottements.

 

Quelles sont les risques d’avoir des chaussures trop petites ?

Cela va se ressentir au niveau des ongles et des frottements. Lorsqu’on court, le pied a tendance à s’avancer dans la chaussure. Or, avec une chaussure trop petite ou trop courte le risque d’hématomes est plus grand. Par hématomes, j'entends ces poches de sang qui se fixent sous l’ongle à force de la répétition des frottements à ce niveau. Il va y avoir également tout un tas de lésions au niveau de l’ongle susceptible de provoquer un ongle cassé voire des champignons. Une chaussure trop petite c’est un pied qui bouge moins bien.  

A l’inverse, quelles conséquences pour une chaussure trop grande ?

C’est avoir un pied moins bien maintenu. On va être obligé de serrer la chaussure, ce qui va compresser certains muscles, artères ou petites veines. Cela va aussi se répercuter sur les appuis, les changements de direction, les phénomènes de rotation ou d’accélération. La conséquence sera un manque de fiabilité dans les mouvements.  

Quelles sont les blessures les plus fréquentes pour une personne mal chaussée ?

Principalement les entorses. Par exemple, on va se tordre la cheville en s’abîmant les ligaments. Il peut aussi y avoir des remontées au niveau du genou surtout chez les enfants qui ont des crampons mal adaptés à la surface. On conseille souvent aux plus jeunes de prendre des crampons moulés car ils ne sont pas très longs et pas très larges. Le hic c’est que le pied n’est pas bien fixé au sol lors des changements d’appuis et c’est ce qui provoque les torsions du genou, les croisés etc. Quant aux pathologies classiques, le fait d’être mal chaussé favorise les ampoules et les soucis d’ongles.  

Que pensez-vous des différentes matières qui composent les chaussures (cuir, plastique…) ?

C’est une très bonne question. Lorsque la chaussure est entièrement en plastique, c’est surtout pour un gain de poids et du coût de fabrication. Pour plus de sécurité et minimiser le risque de blessure il est préférable de prendre des chaussures composée d’un vrai cuir comme c’était le cas plus anciennement. L’entretien est plus simple avec le plastique. A titre personnel, je trouve qu’on faisait plus attention aux pratiquants avec les anciens modèles fait avec du vrai cuir. Cependant, une mauvaise chaussure en cuir est aussi mauvaise qu’une mauvaise chaussure en plastique.

 

Quelle est la manière la plus efficace d’entretenir sa paire de crampons ?

En règle générale, évitez de mettre la chaussure près d’une source de chaleur ou dans la machine à laver avec une température trop élevée. La raison est simple, les matériaux qui composent les chaussures deviennent malléables au contact de la chaleur. Les mettre sur le radiateur après avoir joué risque de les déformer et de provoquer des petites lésions. De plus, il faut les laisser respirer car on sent rapidement mauvais des pieds. Mieux vaut éviter les produits anti-odeurs dont on ne connait pas la provenance car les allergies sont fréquentes. Je conseillerais de changer de paire tous les ans.

Quel conseil donneriez-vous avant une première utilisation ?

Ce qu’il faut se dire c’est que changer de chaussures c’est changer sa manière de faire du sport. Les premières fois il faut éviter de passer de 0 à 100, c’est-à-dire qu’il ne faut pas abandonner d’un coup son ancienne paire pour la nouvelle. Il est préférable de laisser un temps d’adaptation. Par exemple, si on s’entraîne trois fois par semaine, la première semaine on va la mettre une fois, la deuxième semaine deux fois pour finir par la mettre tout le temps. Par précaution, je préfère conseiller aux gens d’utiliser leurs nouvelles chaussures aux entraînements pour commencer et ce, afin de les adapter aux pieds. Enfin, le choix de la taille est primordial. Ni trop grande, ni trop courte, il ne faut pas que les orteils butent au bout. De préférence, mieux vaut laisser entre 0,5 et 1 cm au bout. C’est le choix essentiel à faire. Pour les plus jeunes, j’ai un message à faire passer : ils n'ont pas spécialement besoin des chaussures de Zlatan (Ibrahimovic, ndlr) car elles sont fabriqués spécialement pour Zlatan. Pour les petits jeunes il faut favoriser les crampons classiques et non pas chercher la paire la plus légère ou la plus esthétique.  Les blessures les plus fréquentes auxquelles j’ai affaire sont dues au mauvais choix de la chaussure. On vient souvent me dire « j’ai pris les crampons de un tel ou tel joueur » alors qu’ils ne sont pas adaptés à la personne. Comme je l’ai précisé plus tôt, un attaquant n’a pas les mêmes besoins qu’un défenseur.

Quelles sont les risques d’avoir des chaussures trop petites ?

Cela va se ressentir au niveau des ongles et des frottements. Lorsqu’on court, le pied a tendance à s’avancer dans la chaussure. Or, avec une chaussure trop petite ou trop courte le risque d’hématomes est plus grand. Par hématomes, j'entends ces poches de sang qui se fixent sous l’ongle à force de la répétition des frottements à ce niveau. Il va y avoir également tout un tas de lésions au niveau de l’ongle susceptible de provoquer un ongle cassé voire des champignons. Une chaussure trop petite c’est un pied qui bouge moins bien.  

A l’inverse, quelles conséquences pour une chaussure trop grande ?

C’est avoir un pied moins bien maintenu. On va être obligé de serrer la chaussure, ce qui va compresser certains muscles, artères ou petites veines. Cela va aussi se répercuter sur les appuis, les changements de direction, les phénomènes de rotation ou d’accélération. La conséquence sera un manque de fiabilité dans les mouvements. 

COMMENT CHOISIR SES CHAUSSURES DE FOOT ?

Le choix d’une paire de crampons nécessite de prendre en considération plusieurs facteurs : la chaussure elle-même, l’état du terrain et son niveau de jeu. Trois paramètres incontournables pour être sûr de trouver « chaussure à son pied ».  Ilosport vous a concocté le guide spécial rentrée.

choisir ses chaussures de foot (L'Equipe)

Les « pompes » sont un des éléments principaux de la tenue du footballeur. Si aujourd’hui, elles deviennent de plus en plus flashy, leur choix reste soumis à des principes à respecter pour évoluer en toute tranquillité.

Facteur « one » : semelle et matière

La première caractéristique à prendre en compte concerne la composition de la semelle. Celle-ci peut-être moulée ou visée. Les semelles moulées sont équipées de crampons intégrés de forme généralement ronde. Il existe également des semelles à lamelles avec des crampons plus larges et aux bords biseautés. Cette particularité offre au joueur une meilleure adhérence et davantage de réactivité lors des phases de démarrage et des changements de direction. Ces crampons sont souvent vendus avec la caractéristique de répondre favorablement à l’accélération et à l’arrêt. Quant aux chaussures à crampons vissés, elles sont munies de deux grands crampons à l'arrière et de quatre plus petits à l’avant. Six pièces qui favorisent l’accroche au sol. En essayant la paire, vous ne devez pas sentir le crampon en contact avec la plante du pied. Si c'est le cas, cela signifie que la semelle n'est pas d'assez bonne qualité.

Le second attribut est la matière de la chaussure. Cette dernière peut être constituée de cuir ou de synthétique. Le cuir présente l’avantage d’offrir plus de souplesse, de s’ajuster parfaitement à la forme du pied et de garantir un toucher de balle plus précis. Cependant, la durée de vie des modèles en cuir est moins longue que celle des chaussures synthétiques qui sont par ailleurs beaucoup plus faciles à entretenir.  

Facteur « two » : Prendre en compte son niveau

Si vous êtes débutant, privilégiez des chaussures de football à semelle moulée en caoutchouc. Le maintien, la qualité d’accroche et l'amorti sont les trois critères à évaluer chez les débutants.
Si vous êtes un joueur régulier et intensif (plus de deux fois par semaine), un modèle plus léger peut être envisagé. Il vous garantira davantage de sensations et un meilleur maniement du ballon.

Facteur « three » : Prendre en compte le terrain

Le modèle de chaussures devra enfin s’adapter à la surface de jeu. L’idéal est de posséder plusieurs paires afin de pouvoir ajuster votre jeu aux conditions du terrain.

Si vous évoluez sur un terrain sec/dur ou recouvert d’une matière synthétique, les chaussures choisies doivent permettre d’alterner le jeu court / jeu long et favoriser une meilleure maîtrise du ballon. Dans ce cas, les crampons moulés ou crampons turf (stabilisés) sont les plus adaptés. Les crampons lamelles peuvent également être utilisés.

Si vous jouez sur une surface grasse ou humide, les crampons vissés sont les plus appropriés. Choisir ce genre de chaussures, c’est privilégier une accroche optimale lors des changements de direction.

Notre conseil

Dans tous les cas, essayez vos chaussures avant de les acheter. Optez pour un modèle plutôt rigide sur la partie arrière et plus souple à l’avant. Cela vous assurera un bon maintien du pied et de la cheville et un maximum de sensations et de précision lors du toucher de balle. La chaussure doit enfin garantir une répartition homogène des appuis pour une meilleure adhérence et plus de stabilité.

Quelle taille ?

Pour bien choisir la taille, il faut laisser une marge au bout de la chaussure. Le repère est le suivant : vous devez avoir la possibilité de placer votre pouce entre le doigt de pied et le premier orteil.

Quelle dimension pour les grands pieds ?

Selon la forme, des modèles s’adapteront plus facilement à un pied large (Umbro) tandis que d’autres épouseront des pieds fins (Nike Mercurial).

 

Sources